SLVAUN - Chapitre 2 (Partie 2)

Publié le par Gabrielle

SLVAUN - Chapitre 2 (Partie 2)

CHAPITRE DEUX (PARTIE 2) : Nous sommes ici et partout à la fois. Nous sommes mouvants.

Encore une question à laquelle il avait du mal à répondre, ça commençait à devenir une habitude avec Milly. Cette fille était vraiment étrange. Mais il sentait que ses questions avaient toujours un sens caché. Il allait de soi qu’ils étaient sur une colline, sur Terre ou sous le ciel. Tout ça était une évidence. Il fallait chercher plus profond que ça.

Lucas réfléchit un long moment sous le regard attentif de Milly, puis répondit :

-« Je pourrais te dire que nous sommes sur la Colline aux Étoiles, sous le ciel, en ce monde, mais il est évident que ce n’est pas le genre de réponse à laquelle tu t’attends. Je dirais une seule chose à la place. Nous sommes ici et partout à la fois. Nous sommes mouvants. C’est comme pour les étoiles, on peut se dire qu’elles sont simplement dans le ciel, mais c’est bien plus compliqué que ça. Elles bougent tout le temps, même si nous ne en rendons pas toujours compte.

Une fois de plus, Milly sourit et elle répondit :

- Tu es vraiment curieux comme garçon, mais je t’aime vraiment beaucoup. Tu as une vision tellement différente du monde. On dirait que tu es plus haut que tout ça, comme si tu voyais tout ce qu’il se passe mais qu’en plus tu voyais le message profond que renvoyait chaque acte de chaque personne. Je ne sais pas comment tu fais, mais c’est génial ! »

Elle avait gardé son magnifique sourire tout au long de son discours. Lucas aimait vraiment ce sourire, il lui donnait l’impression de ne pas être seul, pour une fois. Il songea que s’il ne revoyait plus ce sourire, il se sentirait encore plus vide qu’avant. Même si jusqu’à il y a quelques jours, il doutait fort que cela soit possible. Mais plus on est heureux, plus quand on perd les choses qui nous rendent heureux, on est triste. L’amour est une forme de tristesse aussi dans ce cas là. Mais ça faisait tellement de bien d’aimer qu’il se fichait bien d’être triste après, s'il perdait Milly. Lucas se souvint de la nuit précédente, de comme il s’était senti triste sans Milly :

-« Où étais-tu hier soir ? demanda-t-il à Milly. Pourquoi n’es-tu pas venue ?

- Parce que j'ai la sensation que c’est tellement incroyable d’être l’un avec l’autre que je n’ai pas envie que ça devienne une habitude. Quand quelque chose te manque pendant un temps, tu es encore plus heureux de l’avoir. Alors que si tu l’avais eue tout de suite, cette chose t’aurais parue banale, tu comprends ?

- Mais Milly, je ne te trouverais jamais banale. Tu es trop incroyable pour ça, dit Lucas en plongeant ses yeux noirs dans les yeux bleus de la jeune fille.

- Merci, mais tu verras que si on ne se voit pas tous les soirs, ce sera encore mieux.

- D’accord. »

Un silence s’installa. Un silence magnifique. Parfois le silence est bien plus beau que toutes les paroles du monde. Lucas pouvait lire dans les yeux de Milly bien plus de choses qu’elle ne pourrait jamais lui dire en une vie, et il aimait vraiment ça. Milly aimait aussi regarder les yeux de Lucas. Ils étaient magnifiques et pleins d’innocence, malgré le passé visiblement difficile qu’avait vécu le jeune homme. Pour qu’il n’arrive même plus à se définir lui-même, il devait avoir l’esprit vraiment confus. Pourtant, quand Milly était avec lui, elle le voyait juste comme quelqu’un d’extraordinaire qui faisait battre son cœur très vite.

L’aube commençait déjà à poindre à l’horizon. Ils avaient passé tant de temps dans ce silence que tout cela leur avait paru intemporel. Pourtant, c’était la fin de la nuit et les étoiles disparaissaient déjà du ciel. Milly se leva, embrassa Lucas. Une larme roula sur sa joue. Elle aurait voulu rester avec lui à tout jamais, et pourtant c’était impossible. Pourtant il n'y avait que lorsqu'elle était avec lui qu'elle se sentait chez elle. La jeune fille savait bien que cela pouvait avoir l'air ridicule étant donné qu'elle le connaissait depuis à peine quelques jours, mais c'était pourtant bien réel. Peut-être même la chose la plus réelle pour elle en ce monde plein de choses futiles et inutiles. Il était la seule chose qui ne lui paraissait pas éphémère, malgré le temps qui s'écoulait inexorablement. Mais elle avait une vie à l’extérieur qu’elle devait vivre aussi. Si elle restait auprès de lui en laissant tout le reste, elle finirait par étouffer. Alors elle s’en alla en courant, sentant au plus profond d’elle même que si elle partait trop lentement, elle n’aurait pas la force de s’éloigner…

Publié dans Si La Vie Avait Un Nom

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